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Interventions d’Energie Jeunes : Étude scientifique de mesure d’impact des programmes

05/11/2024

Cette étude met en exergue quatre effets significatifs de l’action d’Energie Jeunes : amélioration des notes, effet positif sur les comportements, volonté accrue de poursuivre un cursus scolaire, diminution du fatalisme social. Parue en 2021, elle confirme la raison d’être de l’association : agir pour la réussite scolaire de tous.


« Qu’est-ce qui est nécessaire aux élèves pour réussir leurs études et être bien préparés pour la vie ? » Telle est la question que pose l’étude ENS, Dauphine Paris Université, SciencePo, J-PAL*. Conduite auprès de 97 collèges de territoires défavorisés, représentatifs de l’Education Prioritaire, partout en France, elle inclut environ un millier de classes et 23 000 élèves.


Dans chaque collège, par tirage au sort, une cohorte a été désignée comme groupe de traitement et l’autre comme groupe de contrôle. Des éléments ont été collectés auprès de trois sources :
● Données scolaires administratives (absentéisme, retards, sanctions disciplinaires, moyenne des notes).
● Une enquête réalisée sur un échantillon représentatif d’environ 7 000 élèves, afin d’analyser les différences d’habitudes, de représentations mentales, d’aspirations (…).
● Une enquête administrée fait sur un échantillon de professeurs afin d’évaluer l’évolution des comportements des élèves en classe.
Au final, l’étude conclut à un impact « remarquable » de l’action d’Energie Jeunes sur l’état d’esprit et les résultats scolaires des élèves. Le programme Energie Jeunes a un « effet positif et significatif sur les résultats scolaires des élèves, et ce pour toutes les années de la 6e à la 3e ». Il « change l’état d’esprit des élèves » : le poids des contraintes sociales sur les chances de réussite diminue et le rendement de l’effort apparaît plus élevé. Il change également le comportement des élèves en classe. Une « baisse de l’impulsivité » ayant été observée chez les élèves bénéficiaires.

Toujours selon les conclusions de l’étude, l’impact apparaît immédiatement en 6e et il est plus fort chez les filles, les élèves non boursiers et les élèves dont le comportement est relativement bon.


Ils deviennent plus disciplinés dans leur travail scolaire, plus dynamiques et enthousiastes vis-à-vis de l’acquisition de connaissances nouvelles ; moins impulsifs, par rapport aux élèves du groupe de contrôle.


Il y a aussi une dimension positive du programme sur les aspirations des élèves, à la fois en matière d’études et de choix de profession. Les élèves dont les aspirations sont changées parle programme sont « les filles, les boursiers, les élèves en difficulté scolaire et ceux qui sont les plus disciplinés ».

Au-delà des capacités cognitives, l’étude a démontré une corrélation positive entre certaines représentations mentales chez les élèves et leurs résultats ultérieurs en termes de réussite scolaire et professionnelle : comment les adolescents se perçoivent eux-mêmes, comment évaluent-ils leurs chances de succès et le « retour sur effort » à espérer.


Selon les rédacteurs du rapport : « le programme accroît la moyenne scolaire. L’impact positif sur la moyenne s’accroît légèrement au fil du temps mais il est présent de la 6e à la 3e, ce qui veut dire que l’effet sur les performances scolaires se matérialise rapidement. L’ampleur de l’impact du programme d’Energie Jeunes est impressionnante, au vu de sa brièveté et de son coût ».

Le programme Energie Jeunes aboutit à un meilleur comportement en classe. Les élèves sont plus disciplinés dans leur travail scolaire, plus dynamiques et enthousiastes vis-à-vis de l’acquisition de connaissances nouvelles, et, par rapport au groupe de contrôle, moins impulsifs.


Les élèves n’estiment pas passer davantage de temps passé sur leurs devoirs. Donc l’impact positif sur la moyenne vient de la qualité plutôt que de la quantité de travail scolaire : assiduité, concentration et discipline.

Par rapport au groupe de contrôle, l’intervention élève les aspirations vers de plus hauts diplômes et de plus hautes compétences. En ce qui concerne les filles et les élèves les plus disciplinés, cet effet sur l’ambition est en ligne avec les impacts importants et durables du programme sur la moyenne des notes.


En ce qui concerne les élèves en difficulté scolaire, l’impact du programme sur la moyenne scolaire est plus modeste mais il est positif et significatif en 3e. Puisque des aspirations plus élevées chez un élève sont un élément prédicteur de meilleurs résultats scolaires dans l’avenir, l’impact du programme sur les aspirations peut être vu comme un résultat positif en soi, « susceptible d’encourager l’effort et de favoriser de meilleurs résultats à venir. » Des élèves plus optimistes


Qu’est-ce qui explique l’efficacité du programme ? Selon le rapport : « d’abord, le programme rend les élèves plus optimistes quant à la possibilité d’améliorer leur intelligence et leurs capacités scolaires par l’effort » et les a conduits à attribuer plus de poids à l’effort, par comparaison au talent inné ou aux contraintes extérieures. Ce changement de perception se traduit par un meilleur comportement en classe. Les élèves de 3e qui ont bénéficié du programme sont plus nombreux à aspirer à intégrer un lycée d’enseignement général et à effectuer un travail moyennement ou hautement qualifié.

Le programme d’Energie Jeunes déployé, chez les collégiens dans les territoires défavorisés, permet, selon l’étude, un “growth mindset“ (croyance de l’élève en la capacité à développer ses capacités) et un “locus interne de contrôle“ (tendance de l’élève à penser que son avenir dépend en grande partie de lui).


Elle pointe aussi « l’importance des représentations mentales (« mindsets ») dans l’éducation, c’est-à-dire la façon dont les élèves pensent à eux-mêmes et à leurs chances de succès. »
Enfin, Elise Huillery, professeur à Paris-Dauphine, Membre du Conseil d’Analyse Économique souligne « qu’en comparaison d’autres programmes éducatifs ayant fait l’objet d’une évaluation d’impact rigoureuse, le rendement du programme Energie Jeunes en termes de rapport coût-bénéfice, fait partie des plus élevés. »

*Réalisée de 2014 à 2020 cette étude, supervisée par les pouvoirs publics, a, notamment, été réalisée par le laboratoire J-PAL, dirigé par la Française Esther Duflo et l’Indien Abhijit Banerjee, tous deux titulaires d’un Prix Nobel.


https://injep.fr/publication/developper-les-competences-socio-comportementales-des-eleves/

>>> Comité enseignants Energie Jeunes, Les compétences psychosociales au cœur des travaux

>>> Lire le rapport complet de l’étude

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